Fondation du Mont-Saint-Bruno: projet d’une garderie au parc du Frère-Marcel-Alary

Le bien-être de nos enfants

Que penser du choix d’un milieu naturel pour la construction d’un nouveau CPE à Saint-Bruno?

Le parc du Frère-Marcel-Alary, situé à l’extrémité est du boulevard Clairevue, est un terrain en friche qui agit comme zone tampon pour protéger le mont Saint-Bruno, une des Montérégiennes les plus fragilisées du Québec. Il est impératif de le conserver.

La qualité de vie de nos enfants est une priorité. Leur futur l’est aussi. Quel environnement leur léguons-nous si nous détruisons dès leur jeune âge les milieux naturels qui leur appartiennent?

Nous invitons nos élu.e.s à poursuivre la réflexion en tenant compte de l’importance de protéger la nature.

L’engagement de la mairie

Lors de la campagne électorale de l’automne 2021, le maire Ludovic Grisé Farand et ses conseillers ont tous signé, sans exception, l’engagement envers les milieux naturels de la Fondation du Mont-Saint-Bruno. Ils ont accepté de protéger les milieux naturels de leur municipalité et d’investir dans :

la biodiversité
les espèces menacées
les couloirs de connectivité écologique
la lutte aux changements climatiques
le legs d’un patrimoine vert en santé

Qualifier le parc du Frère-Marcel-Alary comme «terrain vague» ¹ est peu visionnaire en 2022. Ce choix est emblématique de cette propension de voir les espaces naturels comme terrains vacants, lire disponibles, dès qu’il est question de construire.

N’est-ce pas l’occasion de réaffirmer la volonté des élus et des citoyens de protéger les milieux naturels dans notre municipalité?

Un choix qui contribuera à la destruction de la biodiversité

La biodiversité de notre région dépend de corridors écologiques auxquels participe le parc du Frère-Marcel-Alary.

Les corridors écologiques sont formés de boisés, de milieux humides et de friches reliés les uns aux autres sur un territoire donné. Ils permettent à la faune et la flore de se déplacer pour répondre à leurs besoins vitaux.

En construisant sur ce terrain en friche, on détruit un maillon d’un corridor écologique et on réduit la zone tampon qui protège la biodiversité du mont Saint-Bruno.

À l’heure du déclin de la biodiversité, n’est-il pas impératif de cesser d’empiéter sur les habitats naturels de notre territoire?

Un choix qui contribuera aux changements climatiques

Le choix d’un emplacement décentré pour la future garderie contribuera à augmenter l’émission de gaz à effet de serre (GES). Le trajet parcouru par les parents, matin et soir, occasionnera plus de CO₂ dans l’atmosphère que celui vers un lieu plus central.

Selon des études scientifiques parues à la suite de la période de chaleur extrême de l’été 2021, le sud du Québec, et particulièrement la région de Montréal, connaîtra le plus de jours de chaleur extrême au Canada.

Notre belle Montérégienne vaut la peine d’être protégée car elle agit comme un puits de carbone. Selon Jérôme Dupras, membre des Cowboys fringants et titulaire de la chaire du Canada en économie écologique, les milieux naturels sont jusqu’à dix fois moins onéreux en matière de séquestration des GES que les nouvelles technologies.

Il faut tout mettre en œuvre pour conserver les milieux naturels que nous avons déjà. Toutes nos décisions doivent être évaluées à l’aune des changements climatiques afin que nos enfants ne soient pas aux prises, dans quelques années, avec un climat de plus en plus chaud et violent.

Plusieurs questions demeurent sans réponse

Pourquoi a-t-on choisi le parc du Frère-Marcel-Alary comme site pour une prochaine garderie? Quels autres sites pourraient accommoder ce service? La proximité des écoles primaires, par exemple, diminuerait-elle les déplacements des parents? Pourquoi ne pas réaliser un test climat?

L’urgence n’est pas de bon conseil. Il serait sage de répondre à ces questions avant de choisir le site du nouveau CPE de Saint-Bruno. Il en va du bien-être actuel et futur de nos enfants.