Les coyotes du Mont-Saint-Bruno

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Sophie Tessier

Peu de gens le savent, mais on retrouve une dizaine de coyotes au Mont-Saint-Bruno. Leur nombre semble stable et ce, même si les observations de ces discrets prédateurs sont plus nombreuses. Interrogée par le journal, la coordonnatrice conservation et éducation au Parc National du Mont-Saint-Bruno, Sophie Tessier, a confirmé leur présence. Ceux-ci, selon Mme Tessier, parcourent le territoire du parc national ainsi que les zones avoisinantes tels que le territoire de la Défense Nationale, celui de Nature Action ainsi que les terres agricoles avoisinantes.

L’alimentation du coyote est variée. Il chasse les lièvres, les rongeurs, les oiseaux, les grenouilles et parfois des faons. Il peut aussi se nourrir d’insectes et de carcasses d’animaux. La présence de cet animal au Québec est récente puisque ce n’est que dans les années 1940 que les premiers individus y auraient été aperçus. Cette migration des coyotes, de l’ouest d’où il origine, vers l’est découlerait de la presque extermination des loups au Canada dont il occupe maintenant une partie du territoire. C’est d’ailleurs pendant cette migration que des loups qui auraient trouvé refuge au parc Algonquin en Ontario se seraient accouplés avec des coyotes et donné naissance à une nouvelle espèce (1) de canidé, le coyloup.

Sur la photo un loup, un coyote et un renard roux. Le plus rapide des 3 est le coyote, au cours d’une poursuite un adulte peut atteindre une vitesse de 56 à 74 km/h.

Selon Sophie Tessier, ce sont bien des coyotes que l’on retrouve au Parc National du Mont-Saint-Bruno et non pas des coyloups, jusqu’à preuve du contraire. Ces derniers, des canidés hybrides, posséderaient plus ou moins 60% du profil génétique du coyote, 25% du loup et 15% du chien. Mme Tessier a toutefois spécifier au journal que des tests génétiques sont nécessaires afin de déterminer si un individu est un hybride ou non. Par contre, ces deux canidés se distinguent assez facilement. En effet, un coyote pèse en moyenne 35 lbs, tandis que le coyloup est beaucoup plus gros et pèse en moyenne 50 lbs. Ses oreilles sont aussi moins pointues et sa queue plus fournie que celle de son cousin le coyote.

Ce qui caractérise le mieux le coyote, tout comme le loup d’ailleurs, c’est son jappement et son hurlement, qui sont une suite d’aboiements sur un ton aigu et perçant. Le coyote peut aussi glapir, grogner, gémir et crier.
Aire de répartition des canidés

Une autre preuve indirecte qu’il s’agit de coyotes plutôt que de coyloups est leur discrétion. Les coyotes sont difficiles à observer, car ils fuient la présence humaine et s’aventurent rarement en milieu urbain. À l’inverse, en raison de leurs filiations canines, les coyloups sont plus adaptés à la proximité avec l’homme et à la vie urbaine. C’est cette nouvelle espèce (1) que l’on peut apercevoir dans de grandes villes nord-américaines comme Montréal, Toronto, New York ou Boston. Or les observations de coyotes au Mont-Saint-Bruno ont toujours eu lieu dans leur environnement naturel et jamais, à notre connaissance, ils n’ont été observés dans les rues de Saint-Bruno-de-Montarville, Sainte-Julie ou Saint-Basile.

D’ailleurs, Mme Sophie Tessier a tenu à préciser au journal qu’aucun incident n’a été jusqu’à présent rapporté sur le territoire du parc national et que si des risques étaient identifiés, les autorités de la direction de la faune du MFFP en seraient immédiatement avisées.

Par contre, la situation pourrait changer dans les prochaines années car la population de coyloups augmente rapidement. La combinaison des ADN du loup, du chien et du coyote a produit un prédateur à la fois robuste, intelligent et rapide qui se retrouve maintenant au sommet des prédateurs au Québec. Ce n’est donc probablement qu’une question de temps pour que le coyloup occupe à nouveau les territoires jadis occupés par les loups et qu’on le retrouve au Mont-Saint-Bruno…

LE COYLOUP UNE NOUVELLE ESPÈCE DE CANIDÉ?

Alain Dubois

Le Montarvillois, le journal hyperlocal de Saint-Bruno-de-Montarville

Sources: Wikipedia, Fédération canadienne de la faune, Sentier chasse et pêche.

Photo à la une: Ecomuseum

(1) Les coyloups ne sont pas encore officiellement considérés comme une nouvelle espèce.

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