Résultats et analyse dans Montarville et pour le Québec

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Nathalie Roy

C’est sans surprise que la députée et ministre caquiste Nathalie Roy a remporté de nouveau la circonscription de Montarville, et ce avec près de 46% des votes exprimés (5% de plus qu’en 2018). La candidate du Parti Libéral Lucie Gagnon se retrouve en 4e place avec 12,25% des votes, alors que le candidat du PLQ en 2018 et actuel maire de Saint-Bruno-de-Montarville Ludovic Grisé Farand était arrivé en 2e position avec 24,35% des voix. Le vote indépendantiste (Parti Québécois et Québec Solidaire) a pour sa part augmenté légèrement, passant de 32% à 35%. Le taux de participation des électeurs de Montarville demeure un des plus élevés au Québec, et ce malgré une petite baisse (78,70% vs 80,35%). TABLEAUX DES RÉSULTATS 2018: ICI

Résultats 2022 dans Montarville

La CAQ obtient une victoire sans équivoque et le PLQ devient le « The Montrealers Quebec Liberal Party »

Au niveau national, avec +/- seulement 3% de votes en plus, la CAQ obtient une victoire sans appel, malgré une campagne électorale désastreuse, le parti ayant remporté 90 des 125 circonscriptions. Le PLQ formera l’opposition officielle, car malgré sa 4e place (14,4% des votes) il a fait élire 21 députés. La position enviable de ce parti est essentiellement due aux votes anglophones et allophones concentrés pour l’essentiel à Montréal ainsi que dans Lapinière, une circonscription de la rive-sud possédant une démographie similaire, et dans Pontiac, où la langue parlée à la maison est le français à 52%. Québec Solidaire a remporté deux sièges à Montréal, mais perdu celui de Rouyn-Noranda. Il est intéressant de constater que ces deux partis presque exclusivement montréalais s’opposent à la loi 21 sur la laïcité de l’état qui pourtant, comme pour la loi 101, reçoit l’appui de 70% des francophones. Soulignons que QS bénéficie aussi de voix chez les anglophones et les allophones les plus progressistes qui votent NPD au fédéral et/ou Projet Montréal à Montréal.

Québec Solidaire plombé par la « taxe orange »

Alors qu’il est toujours perdant pour un parti politique d’annoncer des augmentations de taxes en période électorale, QS n’a pas hésité à aller de l’avant avec cet engagement qui a malheureusement éclipsé les autres, tels que ceux en matière d’environnement. Cette maladresse stratégique de QS lui a fait très mal et ses adversaires n’ont pas manqué de sauter sur l’occasion pour la dénoncer en utilisant l’expression « taxe orange ».

Le Parti Québécois sauvé par QS

Le PQ a sauvé les meubles en faisant élire trois députés dont leur chef, Paul St-Pierre Plamondon à Montréal dans Camille-Laurin. Celui-ci doit sa victoire au cadeau surprise de QS qui a retiré la candidature de sa candidate qui s’est fait prendre à chiper un dépliant du PQ. Par contre, l’avenir de ce parti demeure très incertain s’il ne réussit pas à ramener en son sein ses membres les plus conservateurs (à droite) qui sont passés à la CAQ, ou à créer une alliance avec l’autre parti indépendantiste, Québec Solidaire. Parfois on oublie que le PQ a été fondé non seulement avec des membres du Parti Libéral et du RIN, mais aussi avec des membres du Crédit social de Gilles Grégoire et que plus tard, l’Union Nationale de Rodrigue Biron se « fusionna » à ce parti. Une frange de cette mouvance de droite au sein du PQ ne pouvant plus être nourrie par l’opposition « indépendantistes-fédéralistes » est, selon toute vraisemblance, retournée au bercail en votant pour cette nouvelle Union Nationale 2.0 qu’est la Coalition Avenir Québec.

L’avenir des indépendantistes

Les deux partis indépendantistes devront passer outre leurs divergences et travailler ensemble s’ils veulent espérer prendre le pouvoir et faire triompher leurs options politiques en faveur de la souveraineté du Québec et de l’environnement. Une coalition?

Le Parti Conservateur du Québec: une existence éphémère?

Le Parti Conservateur du Québec (PCQ) arrive bon dernier avec un score très honorable (13% des votes), mais la distorsion induite par notre mode de scrutin l’a empêché d’être représenté à l’assemblée nationale. Ce parti qui a réussi à fédérer les «antivax» et anti mesures sanitaires, libertariens, trumpistes, adeptes de théories du complot et autres, pourra difficilement faire mieux lors des prochaines élections puisque la pandémie sera fort probablement chose du passé et que faute d’un élu à l’assemblée nationale son chef ne pourra pas participer aux prochains débats des chefs sur les grands réseaux de télévision.

Une Innue au gouvernement

Il est important de souligner l’élection dans Duplessis pour la CAQ de la première députée féminine issue des Premières Nations, Kateri Champagne Jourdain. Celle-ci jouera assurément un rôle important dans les négociations sur la construction de nouveaux barrages hydroélectriques entre le gouvernement et la Nation Innu.

Les résultats

Résultats 2022 (non définitif)
Résultats 2018

Distorsion démocratique et réforme du mode de scrutin

Dès le dévoilement des votes, plusieurs commentateurs ont évoqué la «nécessaire» réforme du mode de scrutin. Francois Legault avait même déclaré que « il ne ferait pas un Justin Trudeau de lui » et qu’il irait de l’avant avec cette réforme. Mais comme tous les autres avant lui, Legault a vite abandonné cette idée et notre système majoritaire uninominal à un tour a encore un bel avenir, car il assure souvent de grosses majorités aux partis au pouvoir.

Si on reporte le nombre de députés obtenus en pourcentage (%) des sièges * on se rend vite compte que c’est le PCQ (13% et 0 député) et le PQ (14,5% et 3 députés) qui ont le plus perdu avec respectivement 0% et 2,5% de la députation. Le PLQ grâce à sa concentration de votes dans l’ouest de Montréal et chez les anglophones et les allophones s’en tire plutôt bien (14,4% et 21 députés) avec ses 17% de la députation. Idem pour QS (15,4% et 11 députés) qui obtient 9% des sièges. Par conséquent, le grand gagnant de cette distorsion induite par notre mode de scrutin est la CAQ qui avec ses 64% d’élus obtient 90 députés.

Par contre, les différents scénarios évoqués pour la réforme du mode de scrutin ne privilégient pas la proportionnelle intégrale,  mais un mode de scrutin proportionnel avec compensation régionale. Selon une simulation offerte par la SRC et basée sur le projet de loi 39 établissant un nouveau mode de scrutin présenté par le gouvernement Legault à l’assemblée nationale en 2019, la CAQ aurait fait élire 75 députés, soit 15 de moins, mais aurait conservé sa majorité. Le PLQ aurait obtenu 16 sièges plutôt que 21, QS aurait obtenu 14 députés au lieu de 11, le PQ aurait fait élire 10 députés plutôt que 3 et le PCQ aurait été le grand gagnant de cette réforme avec 10 députés au lieu de 0.

À moins d’une chute brutale des intentions de vote pour la CAQ d’ici les prochaines élections, le gouvernement de la CAQ n’ira malheureusement pas de l’avant avec son projet de loi 39 et/ou une réforme du mode de scrutin qui ne pourraient que le désavantager.

Alain Dubois,

chronique politique

Le Montarvilloisle journal local de Saint-Bruno-de-Montarville

* sur 100% des résultats alors que ce pourcentage devrait s’établir sur 98% des résultats puisque les autres partis ont obtenus 2% des votes

Sources photos et tableaux: Élections Québec

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